Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tecteur, de la caisse Bancelle et du malheureux hasard qui faisait que justement, ce soir même, M. Lecoq était en route pour Alençon.

Le commissaire de police était de mauvaise humeur ; il répliqua :

« Je ne connais pas votre M. Lecoq et tout cela ne me regarde pas : laissez-moi tranquille ! »

Ce que fit J.-B. Schwartz, qui avait gagné cent francs.

Le pataud, arrêté dans l’ombre d’un porche, avait écouté cette conversation fort attentivement. Quand le commissaire de police et notre J.-B. Schwartz se séparèrent, il ne suivit ni l’un ni l’autre et s’engagea dans le réseau de petites rues tortueuses qui s’étend à droite de la place Fontette. Il marchait rapidement désormais et avait l’air fort préoccupé. Un cabaret restait ouvert au fond du cul-de-sac Saint-Claude. Le pataud mit son œil aux carreaux fumeux que protégeaient des rideaux de toile à matelas ; il entra. Le taudis était vide, sauf un homme qui comptait des sous derrière le comptoir.

« Sommes-nous prêt, papa Lambert ? demanda M. Lecoq, que chacun a reconnu sous sa blouse. »

Au lieu de répondre, le cabaretier dit :

« Avez-vous la chose, Toulonnais ? »

M. Lecoq frappa sur un objet qui faisait bosse sous sa blouse. L’objet rendit un son métallique. Le cabaretier éteignit sa lampe et ils sortirent tous deux.