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— Par quel hasard ? »

En deux mots, M. Lecoq raconta la scène de Saint-Roch.

Le colonel prit sur le dos d’un meuble une ample douillette de soie qu’il tendit à Lecoq. Celui-ci lui en passa les manches.

« Il ne faut rien qui gêne Schwartz, répéta le vieillard encore une fois. Je compte plus sur ceux que je tiens à leur insu que sur ceux qui sont avec moi. Nous tenons Schwartz ; ce sera un grand financier. Je le garde pour ma dernière affaire. »

M. Lecoq, qui était derrière lui, faisant office de valet de chambre, eut un sourire silencieux.

« Alors vous ferez encore une affaire, patron ? murmura-t-il.

— Ai-je dit cela ? gronda le colonel avec humeur. Allons voir ton mort. »

Comme ils se dirigeaient vers la porte, un bruit léger se fit sur le carré. M. Lecoq ouvrit la porte ; l’escalier était vide. Sous le vestibule, le vieux valet à tournure de frère convers vint coiffer son maître d’un chapeau à larges bords, et lui mettre aux pieds des socques.

Dans la cour, il y avait maintenant un cocher qui lançait des seaux d’eau à travers les roues d’une voiture de bon style. On entendait les chevaux battre du pied dans l’écurie.

Le colonel et M. Lecoq sortirent à pied. Outre ses socques, le colonel avait un parapluie.

Une minute après qu’ils eurent franchi la porte cochère, un tourbillon traversa la cour et s’élança dehors.

« Fanchette ! Mademoiselle Fanchette ! » cria le concierge.