Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome I.djvu/213

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sait à la porte de la sacristie et frappait contre le pavé la hampe de sa pacifique hallebarde. Le prêtre prononçait son allocution.

Schwartz ! On avait dit Schwartz ! — L’homme qu’il avait chargé de ses lettres, à Jersey, s’appelait aussi Schwartz.

« Ils s’écrivaient déjà, quand il a fait son voyage à Jersey, » reprit le dernier interlocuteur.

André regarda celui-là d’un air hébété.

« Écoutez ! écoutez donc ! fit-on parmi cette foule qui était au spectacle ; il a dit oui ! »

André n’entendit pas ce oui du fiancé ; mais, par contre, une autre voix, si faible pourtant qu’elle n’arriva pas jusqu’à ses voisins, frappa violemment son oreille. Sa tête plia entre ses deux épaules comme si un poids écrasant l’eût opprimée tout à coup. Il jeta un regard fou sur ceux qui l’entouraient, et se rua en avant, d’un élan furieux, pour arriver jusqu’à la grille, entre deux piliers.

Là, on pouvait voir.

En repoussant à droite et à gauche avec une irrésistible brutalité les hommes et les femmes qui lui barraient la route, André, l’œil sanglant et la lèvre blanche, disait d’une voix étranglée :

« Ce n’est pas elle ! vous mentez ! vous mentez ! »

Paris a grand peur des attaques d’épilepsie ; néanmoins, il s’attroupe volontiers à les regarder. C’est toujours un peu de comédie gratis, donnée en dehors des fêtes nationales. Il se fit autour d’André, instantanément, un cercle, composé d’un seul rang de corps au-dessus desquels pendait une quadruple couronne de têtes.

On constata qu’il écumait. Le suisse se mit en marche d’un pas processionnel pour sauvegarder le bon ordre. Mme Coutant dit à M. Jonas :