— Vous saviez que vous seriez arrêté ?
— Le commissaire l’avait dit en propres termes. »
M. Roland réfléchit encore une fois et murmura, comme s’il n’eût parlé que pour lui-même :
« Ce système de défense ne réussira pas, bien qu’il ne manque ni de convenance ni d’adresse : »
Puis il reprit :
« André Maynotte, vous paraissez bien décidé à ne faire aucun aveu ?
— Je suis décidé à dire la vérité tout entière.
— Quelqu’un vous a-t-il acheté ce brassard ?
— Non. Quand je me suis éveillé hier, je me croyais sûr de l’avoir dans ma montre.
— Alors vous allez dire qu’on vous l’a volé ?…
— Je le dis en effet et je l’affirme sous serment.
— Cela est tout naturel, quoiqu’il eût mieux valu ne point vous parjurer… M. Bancelle ne vous avait-il pas fait le compte des valeurs que renfermait sa caisse ?
— J’ai déjà répondu oui.
— N’avait-il pas frayeur du brassard ?
— Il en avait frayeur.
— N’était-il pas sur le point d’acheter ce brassard ?
— Je devais le lui porter le lendemain.
— Il était donc opportun d’opérer cette nuit-là même… Quels moyens avez-vous employés pour forcer la caisse ? »
C’était ici la première question impliquant brutalement ma culpabilité. M. Roland vit le rouge que l’indignation portait à mon visage, et son œil attentif exprima une sorte de surprise. Il ajouta :
« Vous avez le droit de ne pas répondre.
— Je répondrai ! m’écriai-je. Je n’ai pas ouvert la caisse de M. Bancelle ! Je suis un honnête homme,