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qui sautent aux yeux comme les annonces d’un magasin de nouveautés, ou les femmes dont la beauté se lit comme un texte, prolongeant à plaisir le charme de la première vue et découvrant de minute en minute — une à une — à mesure qu’on les détaille, d’innombrables et mystérieuses séductions.

Irène Carpentier était belle à la façon des unes et des autres, mais plutôt encore de la seconde manière. Bien que son aspect attirât invinciblement par l’harmonie des lignes et le charme franc de l’expression, le regard s’obstinait et cherchait encore après avoir trouvé.

C’était une blonde aux cheveux abondants, mais légers, de cette nuance discrète qui ne va pas vers l’or, mais qui jette, sur un fond fauve, des reflets cendrés ou perlés.

Elle était grande, presque longue, et il fallait à l’œil trompé le riche témoignage de sa poitrine aux merveilleux contours pour ne pas favoriser la pensée de faiblesse qui voulait naître dans l’esprit.

Cela tenait à l’aisance exquise de ses mouvements. Son travail rapide semblait paresseux tant elle en éloignait l’effort.

Vous l’eussiez trouvée un peu pâle, malgré les rouges lueurs qui ruisselaient de l’Occident. Cette pâleur, démentie par la juvénile vaillance de ses yeux noirs, tout pétillants d’intelligence et de bonté, allait bien à la délicatesse aquiline de ses traits. Sa bouche