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qu’on apercevait par la croisée grande ouverte se teignait de nuances pourprées.

C’était d’abord, au premier plan, sous la frange de fleurs qui ornait la fenêtre et cachait la marge poudreuse du chemin des Poiriers, un parc splendide, le plus beau assurément, des parcs renfermés dans l’enceinte de Paris : le Père-Lachaise avec ses mouvements de terrains alpestres et ses opulents ombrages.

Par un hasard singulier, le mot parc peut être ici employé et compris à la rigueur. De la fenêtre d’Irène on ne voyait qu’une verte forêt d’arbres touffus aux essences variées et groupées selon l’art le plus heureux. À part cette sépulture stupéfiante qui s’aperçoit de partout et où les étrangers, cherchant le nom d’un demi-dieu, lisent en se frottant les yeux celui d’un marchand de chandelles, le cimetière dissimulait partout ses croix et ses urnes pour ne montrer que de riantes perspectives.

Encore ne voyait-on pas beaucoup la ronde pyramide qui étonne si fort les Anglais, accoutumés à jauger la gloire d’un mort par la hauteur de son sépulcre.

Ce monument de l’innocente vanité bourgeoise montrait seulement son sommet en pomme de chaise au-dessus des feuillages, interposés décemment. Il fallait le deviner pour en être incommodé.

Tout le reste était parc, jardin anglais, l’abbé De-