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— Pas un mot sur ce qui s’est passé, me dit le patron. Toute émotion serait dangereuse. C’est moi-même, quand il sera temps, qui lui apprendrai la vérité.

Le médecin sortit au bout de quelques minutes, en déclarant qu’il n’y avait aucun danger. Selon lui, les meurtrissures du cou et de la gorge n’avaient que peu d’importance, mais le peintre aurait pu la tuer en lui faisant respirer le… (le nom de la drogue m’échappe), dont l’odeur restait encore à ses narines.

— Y a un arracheur de dents du passage Vero-Dodat, murmura la dompteuse, qui vient d’être envoyé au bagne, pour quelque chose de pareil.

— J’allais te le dire… mais ce n’était pas M. Reynier qui lui avait mis la drogue sous le nez, tu sais ?

— Parbleu ! fit la dompteuse. Tout est compris. Cause.

— La demoiselle, reprit Échalot, ne parla qu’après le départ du docteur. Elle demanda : Qu’est-ce qui m’est donc arrivé ? je suis toute brisée.

Le patron lui baisa les deux mains bien gentiment, et elle continua :

— Ah ! je me souviens un petit peu. J’avais la tête lourde, et malgré votre flacon je me suis sentie tourner… tourner…

En ce moment-là, une religieuse de la nouvelle maison de la rue Thérèse arriva à point nommé.

Tu vois si les précautions étaient bien prises.