Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/433

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tites économies dans un monde meilleur ou pire. Nous allons tous savoir ça aujourd’hui. À tantôt !

La lueur venait d’une mèche phosphorique, allumée par un ressort que le jeu de la serrure avait détendu. La mèche brûla l’espace d’une seconde : juste le temps qu’il fallait pour lire ce testament moqueur, suprême sarcasme du colonel.

Puis le sol trembla terriblement, les murailles éclatèrent comme un canon qui crève, ensevelissant sous leurs débris la cachette et les malheureux qu’elle contenait. La mèche avait mis le feu à un fourneau chargé puissamment : la caisse venait de sauter.

Au moment de l’explosion, il y eut un grand cri d’agonie, puis le fracas des décombres, — puis plus rien.

Les gens du quartier, appelés par le bruit, trouvèrent une large crevasse dans le mur, qui avait tenu bon à cause de son épaisseur extraordinaire. Au-devant du trou, il y avait un petit tas de ruines qui fumaient…

Ce même jour, vers la fin de l’après-midi, Mme Canada, aidée par Échalot, était occupée à faire une malle dans la petite chambre du pavillon-Gaillaud, que Mlle la comtesse de Clare avait empruntée la veille à Irène.