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Et ce qu’on vit aurait pu entrer aisément dans le sac de velours brodé qui pendait, selon la mode d’alors, au coude de la comtesse Marguerite.

C’étaient deux petits tas de papiers dont la réunion aurait donné la valeur d’un volume de la collection du libraire Charpentier.

L’un des tas se composait de banknotes, l’autre de récépissés de dépôts en banque.

Le première banknote portait ce chiffre : Fifty thousand pounds (cinquante mille livres sterling ou 1,250,000 fr.).

On lisait sur le premier récépissé : Ten thousand LB. per annum (rente de 10,000 livres ou 250,000 fr., ce qui donne un capital approximatif de cinq millions de francs).

L’addition des feuilles de ce volume Charpentier, si elles se ressemblaient toutes, devait donner un total vertigineux.

Je ne sais pas comment cela se fit, mais à la vue de ce prodigieux amas de richesses, pistolets et poignards jaillirent d’eux-mêmes ; toutes les mains apparurent armées.

Marguerite seule n’avait que sa clé, qu’elle approcha, après l’avoir retournée, de la serrure qui fermait le double-fond grillagé, au travers duquel se montraient les banknotes et les titres.

Sa main ne tremblait pas. Ses yeux brûlaient