Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/421

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demi-journée, tourna dans son équipage l’angle de la rue Thérèse. Elle rencontra le docteur Samuel à la porte de l’hôtel.

Celui-ci venait à pied. Il était très pâle. Il annonça à Marguerite la disparition de Cocotte, de Piquepuce et de Roblot, qui étaient les meilleurs officiers subalternes de l’association.

Malgré cette perte, le docteur avait pu rassembler un nombre suffisant d’affiliés aux abords de l’hôtel, et Marguerite reconnut aux tables du café voisin la figure hétéroclite de Similor, buvant à sa santé en respectable compagnie.

Ce fut Marguerite elle-même qui souleva le marteau de la porte cochère. Personne ne répondit à l’intérieur.

Une pauvre femme qui passait dit :

— Si c’est pour voir les bonnes religieuses, vous arrivez trop tard. Le couvent a déménagé cette nuit.

Samuel et Marguerite se regardèrent.

— Si vous avez peur, prononça tout bas celle-ci, j’entrerai seule.

Samuel poussa de la main le battant de la porte, qui céda aussitôt.

Ils passèrent ensemble le seuil. La cour était déserte, ainsi que les écuries et remises dont les portes restaient grandes ouvertes.

Au contraire, la conciergerie et les divers étages