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mes aussi pour vendre le secret des derniers efforts de notre agonie…

Mais ces pages qui sont l’œuvre frivole d’un conteur, n’ont peut-être pas le droit d’effleurer des sujets si graves. Achevons notre histoire.

C’était à midi sonnant que le fantôme du colonel Bozzo-Corona, apparu, la nuit dernière aux Compagnons du Trésor, dans les bosquets du Père-Lachaise, leur avait donné rendez-vous.

Il avait promis de les recevoir rue Thérèse, dans son ancien hôtel, transformé en couvent.

Il leur avait promis, en outre, le partage si longtemps attendu des richesses de la Merci, sous condition que l’association, travaillant pour lui, ferait disparaître Vincent Carpentier, Reynier et surtout le cavalier Mora.

La comtesse Marguerite et ses associés ignoraient-ils que le Fantôme et le cavalier Mora étaient une seule et même personne ? Cela importait peu au colonel. Il était comme ces tyrans qui mentent sans désir de tromper, parce qu’ils se sentent assez puissants pour imposer le mensonge.

Pour tout le monde, ce rendez-vous était une bataille, un défi, le colonel comptait bien que ses adversaires seraient armés ; seulement, il se croyait certain de leur opposer des armes supérieures.

Vers sept heures du matin, la comtesse Marguerite de Clare, devançant le rendez-vous de près d’une