Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fûmes témoins, certaine nuit, d’un drame sinistre : le meurtre du maître des Habits-Noirs par le comte Julian, son petit-fils. De l’autre côté, la cachette s’adossait au jardin de l’hôtel, sur lequel aucune ouverture n’existait.

Seulement, le mur, creusé comme une noix, n’était plus qu’un trompe-l’œil, dissimulant à l’extérieur sa faiblesse extrême sous une apparence de robuste vétusté. Vincent savait d’avance où frapper pour percer d’un seul coup cette frêle enveloppe.

Là était le secret de sa réussite miraculeuse.

La dernière fois que Vincent avait vu la cachette, c’était de l’alcôve même du colonel où il gisait garrotté. Dire qu’il se souvenait, ce serait trop peu. Les impressions de cette nuit vivaient en lui et ne devaient mourir qu’avec lui.

Dans la veille comme dans le sommeil, son rêve avait si souvent rouvert cette porte magique au-delà de laquelle était le Trésor !

Ses yeux voilés par la fièvre, mais avides et comme altérés de miracles fouillèrent la cachette d’un seul et brûlant regard qui en interrogea à la fois les moindres recoins.

La cachette était solitaire.

Au-devant de la porte fermée qui communiquait avec l’alcôve du colonel une caisse de fer se dressait.