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ladé à l’aide d’un crampon et chargé de liens pour être amené, prisonnier, dans la chambre du Trésor.

Cette nuit avait laissé en lui des impressions si terribles que la sueur froide perça sous ses cheveux.

Il marchait cependant, non point vers la porte de l’hôtel située au ras du mur et par où on l’avait introduit, porté à bras comme un paquet, lors de sa dernière visite ; non plus vers la porte à deux battants ouverte au-dessus du perron hors d’usage, dont les larges pierres étaient couvertes de mousse, mais bien vers l’extrémité orientale du bâtiment.

Là, il n’y avait point d’ouverture.

Les fenêtres étaient beaucoup au-dessus de la hauteur d’appui, surmontant un mur plein, percé de deux petits soupiraux grillés au niveau du sol.

C’était, en cet endroit que, trois ans auparavant, par la croisée de son observatoire, Vincent avait vu la lueur voyageuse s’arrêter puis disparaître, — la lueur qu’il avait suivie si passionnément de fenêtre en fenêtre dans toute la longueur du rez-de-chaussée de l’hôtel.

Et c’était par une croisée ouverte à quelques pas de là, en retour sur les parterres, qu’il s’était évadé, échappant miraculeusement à la mort, et laissant vide le sombre théâtre où s’était jouée la tragi-comédie parricide : le comte Julian se fourrant dans la peau de son aïeul assassiné.