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— À la bonne heure ! fit Vincent. Voici un gentil garçon. Laisse-toi glisser d’un coup, le bas du plomb ne tient plus.

Reynier obéit et vint tomber dans ses bras.

— Là ! fit Vincent qui l’embrassa de bon cœur. Merci de ta bonne intention, mon cher enfant, mais je n’ai pas besoin de toi, bien au contraire, et tu vas me faire le plaisir d’aller voir chez le voisin si j’y suis.

Tout en parlant, il pesa sur les reins de son fils d’adoption et lui donna une secousse destinée à l’envoyer dans le chantier, sur le tas de paille.

Mais Reynier était vaguement sur ses gardes. Il connaissait l’état mental de Vincent et devinait la préoccupation qui le dominait tout entier. D’instinct il résista.

Une lutte s’ensuivit à laquelle assistaient, d’en haut Piquepuce, accoudé sur l’appui de la croisée du bûcher, d’en bas Roblot et ses hommes.

Les deux adversaires étaient en équilibre sur le faîte du mur. Comme vigueur, Reynier avait évidemment la supériorité sur son père adoptif ; mais cet avantage se trouvait plus que compensé par l’impossibilité où il était de frapper.

Au contraire, rien n’arrêtait Vincent.

— Il tape dur ! avait dit le capitaine Piquepuce en parlant de Carpentier.

C’était vrai. Aussitôt qu’il vit l’accomplissement