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Ce fut là que Vincent disparut un instant aux yeux de ceux qui étaient à la fenêtre du bûcher. D’un seul temps, en effet, il s’était laissé glisser jusqu’au mur.

Quand il eut pris pied il regarda tout autour de lui, cherchant sa route dans ce pays qui lui était inconnu.

Comme il arrive si souvent vers la fin des nuits parisiennes à l’approche des chaudes matinées d’été, le ciel si clair, où naguère la lune voguait dans toute sa gloire, s’était couvert de nuages épais et lourds qui ne laissaient pas voir un seul petit coin du firmament.

À cette heure où l’aube va naître, l’obscurité redouble pour un instant.

La descente était plus facile du côté du chantier où de nombreuses pièces de bois, adossées au mur, pouvaient servir d’échelle, mais il y avait une raison majeure pour que Vincent ne prît pas ce chemin.

Il avait laissé son pic dans une touffe de fleurs, non loin de la porte d’entrée du pavillon. C’était pour lui une arme et un passe-partout. Il voulait son pic comme Richard III demandait un cheval.

Il se pencha donc vers le jardin. Ce fut alors que Piquepuce, qui avait remplacé Similor à la fenêtre, l’aperçut et promit vingt louis à qui tenterait de le suivre.