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à produire le premier bruit entendu par les fiancés dans la chambre de Canada.

Nous n’avons pas oublié qu’en même temps un autre bruit était venu aux oreilles d’Irène et de Reynier : l’approche des Habits-Noirs assiégeants.

Au moment où Reynier faisait une reconnaissance à la fenêtre, Vincent se tenait coi dans son trou, mécontent d’avoir maladroitement donné signe de vie et peut-être dévoilé son projet d’évasion, mais en même temps tout heureux du renseignement que le hasard venait de lui fournir.

Pour un homme du métier, et il l’était, le châssis venait de sonner sous son choc comme une pièce complètement détériorée.

— Du dehors, pensa-t-il, un enfant n’aurait qu’à le pousser pour entrer.

Dès que Reynier, rassuré par son examen, eut quitté la croisée de la chambre Canada, Vincent chercha le bouton qui devait lui servir de poignée pour ébranler les battants.

Son raisonnement était bien simple. Il ne s’agissait plus de jouer au fin ni de dissimuler son effort, il fallait aller vite et voilà tout. Il avait reconnu la disposition du plomb et le secours qu’il en pourrait tirer pour descendre dans les jardins. Le bruit importait peu désormais, pourvu que la fuite suivît immédiatement l’éveil donné.

Vincent était dans cet état d’exaltation mentale