Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/363

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clou d’une longueur et d’une grosseur considérables semblait aussi solide que jamais.

Au bout de cinq minutes, Vincent s’essuya le front en laissant échapper le premier symptôme d’impatience.

— Est-ce que je vais me laisser arrêter par un petit morceau de fer ? gronda-t-il avec un commencement d’irritation qui sembla le surprendre lui-même. Voyons ! du calme ! Il ne s’agit pas d’avoir une de mes fringales. Cela donnerait l’éveil aux enfants qui essayeraient de me retenir. Et malheur à qui me barrera la route cette nuit !

Il prononça ces dernières paroles mentalement. Elles firent monter un flux de sang à son cerveau. Il répéta :

— Du calme ! du calme !

Mais ses mains tremblaient. La lame du couteau, engagée trop brutalement, se rompit au ras du manche.

Vincent se leva furieux et blasphéma.

— C’est la male chance ! dit-il ; je savais qu’il y aurait mille obstacles. Le trésor est fée, le trésor se garde. Mais je l’aurai ! c’est cette nuit que je l’aurai !

Il tordit son mouchoir autour du clou et tira de toute sa force. Les veines de son front lui firent mal, mais le clou ne bougea pas.

La crise venait, cependant, soudaine et violente,