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Il fut écarté violemment par le choc de Reynier qui pénétra dans le bûcher. Le jeune peintre passa au travers des bandits comme un trait et atteignit la fenêtre au moment où Piquepuce disait en levant son pistolet :

— Ça va les mettre sur le qui-vive au Grand-Départ et tout à l’entour. Tiens ! voilà le bonhomme qui s’arrête. J’ai vu le temps où je faisais mouche à cette distance-là sans me gêner.

Le pistolet sauta hors de ses doigts et il tomba sur ses genoux, assommé d’un furieux coup de poing.

Reynier se servit de lui comme d’un marchepied pour enjamber l’appui de la croisée, et s’accrochant au plomb, il se laissa glisser dans la direction prise par Vincent Carpentier.

Piquepuce se releva tout étourdi, au bruit des rires de sa troupe.

— Gredins ! s’écria-t-il, tas de sans-cœur ! Vous avez fait exprès de lui livrer passage ! Vous êtes jaloux de moi ! Au lieu d’un, Roblot va en avoir deux ! Ça vous regarde : si nous ne les rattrapons pas, je vous fais tous couper comme du vieux bois !

— C’est Similor la cause ! fit Cocotte d’un accent pleurard.

Et tous de répéter :

— C’est la faute à Similor !