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au devant de ses camarades, l’office de la tortue antique.

Le métier d’ours est moins dangereux en réalité qu’en apparence. Dans les trois quarts des cas, on ne jette pas sa poudre à l’ours dont l’apparition à pour effet certain de mettre le trouble et le désarroi parmi les assiégés, si l’ours est un simple fantoche.

Mais si l’ours est un détrousseur vivant et sachant son état, on obtient de lui de bien autres commodités.

Si le lecteur a prêté quelque attention aux lignes qui terminent notre dernier chapitre, il aura vu que, dans l’apparence, l’ours est un bonhomme qui se présente de dos, avec les bras croisés sur le ventre.

Pour prendre l’offensive, il lui faudrait se retourner.

La gît le principal du truc, pour employer le langage de M. Piquepuce.

Dans le vrai, en effet, l’ours va droit son chemin comme vous et moi. Il n’y a de retourné que l’habit. L’ours est tout uniment un solide gaillard portant par-devant le dos de sa redingote et croisant ses bras sur ses reins.

Son arrivée a produit nécessairement une hésitation. De toute évidence, il est stratagème ; l’esprit travaille. On cherche le piège à éviter. Ce n’est pas