Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mener Mlle Irène et revenir chercher la Marguerite, qui comptait bien rentrer à ce même hôtel de Clare, en compagnie de Vincent.

Coup de filet ! Le papa aurait-il gardé son secret en face des deux enfants menacés de mort ?

Ici, Vincent laissa tomber sa tête sur sa poitrine, et murmura :

— Il n’y a pas de secret. Je suis fou !

— À la bonne heure, fit la dompteuse. J’aime mieux vous croire toqué que coquin, l’homme ! En tous cas, ça vous regarde… Arrivons au bout, nous trois, jeunesses. Pendant que la Marguerite causait, il y avait du remue-ménage dans le tombeau, où M. Cocotte faisait son état de serrurier avec les camarades.

Tout à coup, on entendit une grosse voix de chien qui aboyait furieusement à deux ou trois cents pas dans les massifs, et M. Piquepuce, qui faisait faction au coin de l’allée, se replia, disant :

— Maladroit de Similor ! Voilà ce que c’est que d’employer des dindons ! Il a raté Sombre-Accueil qui est la plus mauvaise bête du chenil !

— Vingt louis à qui fera taire l’animal, dit la Marguerite.

Les feuilles bruirent. Quelqu’un venait de partir pour gagner les vingt louis.

Sombre-Accueil approchait en quêtant. Il donnait de la voix comme toute une meute. L’inquiétude