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de me mêler à ces embrouillaminis ; j’ai vu le trépas de si près que je peux me vanter de savoir comment le cœur se serre quand on va tourner l’œil. Eh bien ! va te faire fiche ! je m’y replonge volontairement et sans répugnance comme si ce n’était pas plus dangereux qu’une pièce à grand spectacle. Allume, les machinistes ! courage à l’orchestre ! Un coup n’est pas de trop. À la santé de la compagnie !

Elle entonna une héroïque rasade et reprit en faisant claquer sa langue bruyamment :

— Ça fait toujours du bien par où ça passe. Ceux qui en souhaiteront n’ont qu’à demander. Je recontinue, mais plus succinct, parce que la Marguerite est bavarde comme une pie et que si je rapportais au long tous ses propos, on en aurait pour d’ici à demain.

En fin des fins, voilà le résumé : ce polisson de trésor tue, mais il conserve aussi. Pour l’Italien et pour Vincent surtout, c’est une manière de cuirasse sans laquelle on les aurait déjà saignés bien des fois.

C’est l’Italien qui a servi de chien aux Habits-Noirs pour trouver le terrier de Vincent, qu’il avait découvert lui-même par la petite ici présente. La Marguerite entretenait un agent à la mine, qui est revenu en poste aujourd’hui, à quatre heures du soir, précédant la diligence et annonçant l’arrivée du bonhomme.