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dait, mais qu’on ne voyait pas, et des sentinelles avancées étaient postées dans les avenues du cimetière.

Quand la lune sortait des nuages, je voyais le tombeau, tout blanc à travers les feuilles, et j’apercevais le revers de notre maison, où il n’y avait qu’une seule lumière, juste à l’étage où nous sommes, dans l’appartement du cavalier Mora.

On parlait beaucoup du cavalier Mora. La Marguerite qui a l’air d’être maintenant la grande maîtresse de la chose, disait :

— Si nous ne trouvons pas le Scapulaire dans la boîte ici dessous, ni aucune indication quelconque, ce qui m’étonnerait, car le Père-à-Tous était un petit peu retombé en enfance et ses ruses sentaient l’enfantillage à plein nez, il nous reste Vincent d’un côté et l’Italien de l’autre. Vincent n’a pas voulu être avec nous, dans le temps ; il a travaillé tout seul, il a combattu de même. Le colonel avait un faible pour lui, il s’amusait à suivre ses efforts, à deviner ses calculs ; le vieux matou aimait à peloter longtemps la souris avant de la croquer.

Mais un beau jour, il paraît que la souris fut sur le point de croquer le chat. Elle était tombée dans la ratière, la souris. Piquepuce et Cocotte pourront vous dire qu’ils laissèrent ce soir-là, l’ami Vincent, ficelé comme un paquet, en tête à tête avec le colonel, — et pourtant, le lendemain, l’association tout