Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle ne voulait pas croire au témoignage de ses sens.

On frappa plus fort et on appela :

— Irène !

La jeune fille chancela sur son siège.

— Mon père ! balbutia-t-elle.

Puis elle ajouta en elle-même, par un travail plus rapide que l’éclair :

— L’étage, le carré, le corridor ! qui lui a fourni ces détails mensongers ?

— Irène, répéta la voix. Je suis bien las, ma fillette. Es-tu couchée ? Ouvre, c’est moi. J’ai reçu ta lettre et me voici. Es-tu donc trop malade pour venir jusqu’à la porte.

— Ma lettre ! répéta encore Irène. Malade.

Elle se leva enfin. Ses jambes se dérobaient sous elle ; elle eût grande peine à arriver jusqu’à la porte qu’elle ouvrit.

— Où es-tu ? demanda Vincent Carpentier, car c’était bien lui.

Il la cherchait dans l’obscurité complète de la chambre.

Irène lui jeta ses bras autour du cou.

— Je savais bien, dit Vincent, que je ne me trompais pas, ma tête est un peu faible, c’est certain. Je ne me reconnaissais plus dans Paris. Il y a loin d’ici jusqu’à la cour des Messageries. Allume une bougie, ma