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leurs. L’administration faisait montre d’eux avec orgueil.

Illusions ou réalités, ces vagues bruissements du champ des morts n’existaient pas pour Irène. Rien ne venait à son oreille, machinalement attentive pourtant, mais attentive au silence complet qui se faisait du côté du corridor.

Ce qu’elle guettait, c’était un son de pas dans l’escalier. Elle espérait, malgré les paroles de la comtesse qui avait dit :

— Le cavalier Mora aura de l’occupation cette nuit.

Ces paroles ressortaient parmi toutes les menaces confuses qui pesaient sur la pensée d’Irène ; elles lui faisaient peur.

Certes, il n’y avait aucune connexion possible entre ces paroles et la rencontre de ce vieillard inconnu qui naguère l’avait croisée sous la voûte.

Après le cavalier Mora, c’était cependant ce vieillard qu’elle revoyait le plus souvent dans le sommeil de sa pensée.

Qui était-il ? d’où venait-il ? Irène était bien sûre de n’avoir jamais entendu sa voix, et pourtant, elle cherchait dans ses souvenirs une voix pareille…

Elle se redressa à demi tout à coup. Quelqu’un montait avec lenteur et péniblement les marches de l’escalier.

Ce ne fut point au cavalier qu’Irène songea, tant