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poursuites. Les gens qui le cherchent, désespéraient de remettre leurs limiers sur sa trace perdue.

Vous étiez là. Dès longtemps, une intrigue s’était nouée autour de vous. Souvenez-vous de cette femme qui s’était emparée de votre jeune tendresse et qui vous parlait jadis des malheurs, des vertus, des romanesques espérances de son frère, le comte Julian.

— Quel aurait été alors le but de la mère Marie-de-Grâce ? demanda Irène.

— Souvenez-vous, calculez les dates. C’était au moment même où votre père pénétrait le mortel secret, le secret du Trésor, que Marie-de-Grâce s’insinuait perfidement près de vous.

Et Marie-de-Grâce disparut du couvent de la Croix le jour même où Vincent Carpentier avant de quitter Paris subit trois tentatives d’assassinat !

Le front d’Irène était livide et la sueur perlait à ses tempes.

— On dut croire ce jour-là que tout était fini, poursuivit Marguerite ; on pensa que le Marchef avait fait son office. On n’avait plus besoin de vous.

On revint à vous quand on acquit la certitude que Vincent Carpentier, après avoir évité le plomb et le poison, avait encore, par un troisième prodige, échappé au couteau de Coyatier.

Alors le comte Julian, ce mystérieux frère de Marie-de-Grâce, sortit de son ombre.