Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quel m’était connu comme peintre. Je lui avais commandé autrefois un tableau.

Outre le nom et l’adresse, je mis sur mon carré de papier ces autres mentions : « La vie de Mlle Irène Carpentier, sa famille, ses relations, ce qu’il est possible de faire pour elle. » Le tout fut placé en mains sûres et discrètes…

— Et vous eûtes une réponse, madame ? interrompit la jeune fille, dont l’accent marquait un reste d’incrédulité.

— J’eus plusieurs réponses.

— Contradictoires peut-être.

— La vérité est une. Elles se complétaient l’une l’autre. À l’heure qu’il est leur réunion forme un tout.

— Alors, madame, dit Irène, vous devez en savoir sur moi beaucoup plus long que moi-même.

— C’est vraisemblable, répondit la comtesse et je le crois.

Il y eut un silence. Irène brûlait d’interroger, mais elle n’osait plus.

La comtesse pointa du doigt la lettre de Carpentier qui restait sur le métier auprès du portrait retourné du cavalier Mora.

— À moins, poursuivit-elle, que la dernière lettre de votre père ne vous ait tout dit.

— Sa dernière lettre est comme les autres, murmura la jeune fille.