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laient pas aller jusqu’au palais de justice. Attendez, vous allez voir : il y avait la route à faire : La route entre la maison où nous sommes et le palais.

On avait mis Reynier dans un fiacre, entre deux agents qui avaient eu peine à le protéger contre les gens du voisinage.

Le pauvre jeune homme était paralysé par la stupeur.

Tout ce qui lui arrivait depuis la querelle incompréhensible que vous lui aviez faite la veille, était pour lui un rêve douloureux plein de surprises navrantes.

C’est lui-même qui m’a raconté tout cela.

Le fiacre descendit à Paris par la rue de la Roquette ; la nuit tombait quand il traversa la place de la Bastille. Les agents étaient des gaillards solides.

Comme Reynier n’avait plus d’armes, on lui avait retiré ses liens.

Vous verrez que ce n’était pas par miséricorde.

Dans la rue Saint-Antoine, un des agents fut pris de secousses brusques qui ressemblaient à des convulsions.

— Tonnerre ! dit son camarade, nous voilà bien ! Il faut mettre les menottes au prisonnier, et vite, car si tu as ta crise, il aurait beau jeu contre nous !… Voyons ! Malou ! Malou !… Malou ! tiens-toi bien !

Malou ne répondit pas. Sa bouche grimaçait, ses