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villon, remplaçait la pendule, flanqué de deux chapeaux chinois, ce qui faisait une jolie garniture.

Le foyer était encombré par deux ou trois petits fourneaux et divers ustensiles de cuisine.

À droite, se carrait un fauteuil à la Voltaire qui rendait ses boyaux d’étoupe par d’innombrables blessures ; à gauche, une auge de bois tenait sur ses quatre bâtons. Le corps de l’auge contenait une petite paillasse et quelques guenilles.

C’était le lit d’un enfant.

Enfin, au milieu de la chambre, sous un singe empaillé qui pendait au plafond comme un lustre, une petite table de sapin toute neuve, supportait des bouteilles, des verres, une tasse ébréchée où il y avait de la moutarde, et une moitié de journal chargé de débris de charcuterie.

Je ne sais comment dire l’impression qui résultait de ce tohu-bohu. Certes, l’idée de richesse ne naissait pas à la vue de ces bric-à-brac, mais cela paraissait plutôt absurde que misérable.

Un homme était couché dans le lit, bien que le milieu du jour fût depuis longtemps passé. Il avait une bonne figure un peu pâlotte sous son ample bonnet de coton, et son œil gauche portait la marque d’un coup de poing, détaché de main de maître.

Dans le fauteuil à la Voltaire, un autre homme… Mais pourquoi tromper la bonne foi du lecteur ?