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— Il a donc fait depuis peu un bien bel héritage ? murmura-t-elle.

Irène rougit, mais elle ne répondit pas.

— Vous avez dit : « nous croit pauvres », continua la comtesse Marguerite. Vous avez donc confié au cavalier Mora le secret que vous vouliez me cacher tout à l’heure : Il sait que Vincent Carpentier existe encore ?

— Il aime mon père comme il m’aime, prononça tout bas la jeune fille. Il s’intéresse à sa cruelle maladie.

— Et c’est à Paris seulement qu’on trouve des médecins capables d’entreprendre une pareille cure ? dit vivement Marguerite. Le cavalier Mora vous a conseillé de faire venir votre père à Paris !

— Il est vrai, fit Irène dont le cœur était serré malgré elle.

Elle ajouta en faisant appel à tout son courage :

— N’est-ce pas tout simple dans la position où nous sommes ?

— En effet, répliqua la comtesse d’un ton sec et dur, dans la position où vous êtes, c’est tout simple.

— Madame, dit Irène en se redressant, je suis sûre que vous n’êtes pas venue chez moi pour m’insulter !

La comtesse Marguerite eut un singulier sourire, et repartit :