Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais dont on avait été obligé de replier les quatre marges à cause de sa trop grande étendue.

Cette toile avait dû évidemment servir d’enseigne ou de rideau à quelque théâtre forain, car divers miracles gymnastiques y étaient représentés autour d’un médaillon central tout particulièrement digne de fixer l’attention publique.

Ce médaillon, en forme de cartouche généreusement fleuronné, offrait aux regards une femme de grande et forte taille, couchée sur le dos et montrant avec une entière franchise l’opulente nudité de son ventre, dont le nombril seul était caché, non point par la pudeur, mais par un gros pavé.

À droite et à gauche, deux hercules sauvages se tenaient debout, armés de marteaux de forge, et l’on voyait bien qu’ils se préparaient à broyer le caillou sur le nombril même de la dame.

Une légende en lettres d’or s’enroulait dans les festons du cartouche et disait :

PAR PERMISSION DE L’AUTORITÉ
IL FAUT LE VOIR POUR LE CROIRE
Travail de Mme veuve Léocadie Samayoux, première dompteuse des capitales de l’Europe, réservé spécialement aux habitants de cette ville.

De l’autre côté de la chambre, sur la cheminée, un porte-voix de belle dimension, debout sur son pa-