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la branche aînée de Bourbon, comptaient avec elle et lui savaient un gré infini de sa prudence, car elle aurait pu diviser le parti. La cour de Louis-Philippe lui faisait des avances qui étaient hautement repoussées.

Son mari, le comte Joulou du Bréhut de Clare, vivait fort retiré. On le disait mourant d’une maladie de langueur, et la comtesse, offerte pour modèle à toutes les femmes, l’entourait de soins, célébrés par les gazetiers.

Alors, comme aujourd’hui, des journaux gagnaient leur pain quotidien à escalader le mur de la vie privée. La chronique racontait sur la jeunesse du comte de Clare des choses tout à fait orageuses.

C’était un coureur et un ivrogne de la plus brutale catégorie, mais l’ange que Dieu lui avait donné pour femme avait réformé tout cela. Marguerite (c’était le petit nom de la céleste comtesse) avait fait de lui un homme de bonnes vie et mœurs, bien pensant et se tenant comme il faut.

Une guérison complète, un miracle.

Il adorait Marguerite, et, certes, il avait bien raison.

Ceux de nos lecteurs qui ont parcouru le second épisode des Habits-Noirs, intitulé Cœur d’acier, connaissent les commencements de cette liaison et savent à quoi s’en tenir sur la belle comtesse.

Les autres, au cours de ce récit, pourront mesu-