Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mes sortirent avec précaution des massifs groupés à droite de la tombe, tandis qu’un troisième se montrait derrière la table de marbre blanc.

Le jour avait tellement baissé qu’on ne pouvait distinguer les traits de ces hommes.

Leur costume n’avait rien de remarquable, en mal ni en bien, et pourtant leur aspect fit naître dans l’esprit d’Irène l’idée que, tout à l’heure, Mme la comtesse, seule et si près d’eux dans ce coin reculé, venait de courir un danger.

Les paroles entendues naguère n’avaient certes pas été prononcées par eux, car la tombe était éloignée d’une centaine de pas pour le moins ; mais je ne sais pourquoi, dans la pensée d’Irène, leur présence se rapportait aux paroles entendues.

Les trois hommes s’éloignèrent, mais non pas du même côté que le gardien.

Irène restait immobile et toute pensive.

— Comme il tarde ! murmura-t-elle tout à coup en remarquant l’ombre épaissie autour d’elle. Il a peut-être entendu, lui aussi ! C’est sans doute un danger nouveau. Il y a tant d’ennemis autour de lui !

Son charmant visage prit une expression de tristesse.

Puis sa rêverie tournant encore une fois et revenant aux objets qui l’avaient récemment frappée, elle ajouta en prenant la lettre sur son métier :