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lait baissant ; j’ai peut-être oublié de vous dire que les derrières de la rue des Partants, et généralement les environs du Père-Lachaise ne forment pas le quartier le mieux gardé de Paris.

Irène voulut reprendre sa broderie, mais la voix qui avait parlé tout à l’heure s’était rapprochée.

On eût dit qu’elle chuchotait maintenant dans l’étroite cour plantée de jeunes marronniers, qui séparait le pavillon Gaillaud du chemin.

Irène prêta l’oreille attentivement et saisit quelques mots qu’elle assembla ainsi :

— Du premier étage et même du second, rien ; les arbres empêchent de voir. Au troisième, il n’y a que deux chambres de louées : celle de la brodeuse et celle de l’Italien là-haut, qui a les persiennes fermées. Aux greniers, rien : les lucarnes donnent sur les petits jardins.

C’était assurément quelqu’un qui connaissait bien la maison.

Mais que pouvait-on voir de la chambre de la brodeuse et de la chambre de l’Italien ?…

La cloche de clôture du cimetière tintait dans le lointain, du côté de Charonne. Bientôt, une autre cloche sonna tout près du mur longeant le chemin des Poiriers, et on vit passer dans cette espèce de clairière qui dégageait la tombe du colonel Bozzo un gardien qui disait : « On ferme. »

Aussitôt que ce gardien eut disparu, deux hom-