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où la comtesse disparaissait derrière les feuillages.

Elle ajouta sans la moindre amertume :

— Sait-elle seulement que c’est ici la maison de sa brodeuse ?

Puis elle dit encore en ramenant ses yeux vers la fenêtre aux persiennes closes :

— Il va venir…

Il y avait en elle une agitation singulière. Elle ne brodait plus, et son oreille tendue cherchait à surprendre le bruit de pas qu’elle attendait dans le corridor.

Dans le corridor, aucun bruit de pas ne se faisait.

Au contraire, Irène entendit marcher au dehors, probablement dans le chemin des Poiriers, car on ne voyait plus personne dans le cimetière.

Une voix contenue dit :

— De ces fenêtres-là, on est aux premières loges !

Irène fit un brusque mouvement pour se lever et jeter un coup d’œil sur le chemin, mais elle s’arrêta, soit frayeur instinctive, soit plutôt que, derrière les persiennes fermées, elle devinât le regard du cavalier Mora fixé sur elle.

Le cavalier pouvait être là, en effet, mais pourquoi Irène aurait-elle eu frayeur de ceux qui passaient dans le chemin ?

Maintenant que le soleil avait fait son office en caressant les lettres d’or du nom de Bozzo, le jour al-