Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaque soir à la même heure, et dont les lettres d’or de la tombe voisine, brillant sous les derniers rayons du soleil couchant, lui annonçaient la visite.

Il y avait du grand seigneur dans cet homme dont l’âge, dès la première vue, semblait un problème assez difficile à résoudre : du grand seigneur de roman ou de comédie.

On a connu beaucoup de ténors italiens, doués de cette beauté bigarrée, noir sur blanc, qui fait tant de ravages dans les avant-scènes de nos théâtres.

Un soir, dans un cercle, où j’étais, par hasard, entouré de vraies baronnes, on jouait à faire le portrait de Don Juan. Plusieurs de ces dames le voyaient moitié neige, moitié encre.

Et de fait, dans ce type splendide des mangeurs de femmes, il y a du héros, mais aussi du coiffeur.

Quant à cette circonstance qu’Irène, pauvre ouvrière, pût connaître Mme la comtesse, il n’y avait là rien que de très simple. Le riche écusson brodé qu’Irène était en train d’achever sur son métier lui avait été commandé par la comtesse elle-même, qui l’avait choisie sur sa réputation d’habileté, pour exécuter ce meuble.

Irène avait vu Mme la comtesse deux ou trois fois seulement, en rapportant à son hôtel les pièces achevées.

Il n’y avait assurément rien d’étonnant non plus à ce qu’une femme du faubourg Saint-Germain vînt