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Peut-être devinait-il déjà ce qu’était ce monde, et rien ne lui était plus facile que d’en isoler la jeune élève du couvent de la Croix, qui restait occupée à ses études.

Irène n’avait jamais eu aucune relation ni avec les commensaux de l’hôtel Bozzo-Corona, ni avec les habitués du salon de la comtesse de Clare.

Nous préférons le dire franchement : l’attention qu’elle donnait aux lettres d’or plaquées sur la tombe du colonel ne se rapportait point au passé. Depuis quelques jours, l’inscription, frappée à une certaine heure, — l’heure du rendez-vous, — par les rayons du couchant, lui servait de cadran solaire, et c’était tout.

Cela devait durer quelques jours encore, puis, la diminution des heures diurnes amenant un écart trop grand, elle allait oublier la tombe, comme on cesse d’interroger une horloge arrêtée.

Évidemment Irène ne songeait ni à l’une ni à l’autre des deux incarnations du colonel Bozzo-Corona. L’illustre philanthrope de la rue Thérèse lui était indifférent ; elle ne connaissait pas le Père ou le Maître des Habits-Noirs.

Il est probable qu’elle n’avait jamais ouï parler de la ténébreuse association dont la mort du colonel Bozzo avait inauguré la décadence.

Car Paris respirait depuis quelque temps. Le crime ne s’arrêtait pas : c’est là un commerce qui ne chôme