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Elle appuya sa main contre sa poitrine, où son cœur battait violemment, et balbutia :

— Connaît-elle donc Julian ?

La comtesse s’était déjà retournée vers la tombe devant laquelle ses genoux fléchirent.

Comme elle était ainsi prosternée, les persiennes de la fenêtre en retour s’ouvrirent sans bruit, et un homme, jeune encore, grand, élancé, encadrant un beau visage trop blême dans les boucles d’une chevelure soyeuse, noire comme l’ébène, parut et fixa sur Irène un regard tendre qui souriait gravement.

Irène, tremblante d’émotion, tourna les yeux vers la comtesse agenouillée.

Le sourire du pâle cavalier prit une expression étrange où il y avait une nuance de moquerie.

En ce moment le soleil allumait l’or de l’inscription funéraire qui disait en lettres de feu :

« CI-GÎT LE COLONEL BOZZO-CORONA, BIENFAITEUR DES PAUVRES, PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON ÂME. »