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était rose comme une fleur. Quand elle s’épanouissait dans le sourire, c’était autour d’elle un rayonnement soudain.

Je ne suis pas un superstitieux de la « race » ce mot étant pris dans le sens que les Anglais appliquent à l’élève des chevaux ; j’ai vu pour cela trop de grandes dames qui, en fait de distinction, cédaient le pas à leurs chambrières.

Et pourtant le mot existe et la chose aussi, par conséquent, puisqu’il n’y a point de fumée sans feu.

Parfois, dans ces longues rues mélancoliques du faubourg Saint-Germain, on aperçoit au fond d’un équipage, haut suspendu, traîné par de grands chevaux, une tête de vierge qui traduit le mot et démontre la chose.

Mais c’est un mode de la beauté, tout uniment, car dix autres carrosses, timbrés de blasons tout aussi gothiques, voiturent des demoiselles insignifiantes ou platement communes.

Irène était la fille d’une ouvrière et d’un maçon.

La race vient de notre mère Ève.

Ce n’était pas riche chez elle, ce n’était pas pauvre non plus, et tout y avait je ne sais quel parfum d’honnête propreté qui allait presque jusqu’à l’élégance.

Le rayon intime et doux de sa jeunesse éclairait les objets qui l’entouraient. À cet égard, on trouve encore des créatures qui sont fées. Tout ce qu’elles