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qui sait « petite maison » enfouie dans de mystérieux bosquets, consacrés au culte des Grâces.

Maintenant, on en louait les chambres, les unes entières, les autres écartelées comme il a été dit ci-dessus, aux ouvriers des deux sexes qui abondent dans ce laborieux quartier.

Car la misère habite maintenant ce coin de Paris, ancien paradis d’amour, et c’est à peine si on y rencontre encore de loin en loin, quelques-unes de ces « folies » qui ont donné leur nom à tant de rues et qui se cachent désormais parmi les usines et les maisons de rapport.

Encore faut-il regarder de près pour reconnaître, sous le masque de leur décadence, ces petits temples où messieurs de la finance faisaient assaut de luxe et de galanterie avec messieurs de la noblesse.

Excepté au Père-Lachaise, où l’orgueil posthume se rattrape, le travail honnête et nécessiteux a remplacé là presque partout les fastueuses extravagances de l’argent bien ou mal acquis.

On nommait le pavillon du fond le Château-Gaillaud.

Je ne sais pas s’il y eut des Gaillaud aux croisades ; mais il s’en trouva, certes, dans la finance, et personne n’ignore que Turcaret achetait des armoiries avec les pistoles d’autrui.

Le Château-Gaillaud avait trois étages. Ses derrières donnaient précisément sur le Père-Lachaise,