Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du Grenadier-Français, le chantier du Vrai-Grenadier-Français, le chantier du Nouveau-Grenadier-Français, et enfin le chantier du Seul-Grenadier-Français.

Celui-là est plus effronté que la Grande-Obuse elle-même.

Vincent ouvrit la porte extérieure à l’aide de son loquet et monta l’escalier aux marches déjetées. Son logement était composé de deux chambrettes et d’un petit grenier dans lequel couchait Reynier, cet enfant dont nous avons déjà parlé bien des fois.

Ordinairement, Vincent rentrait de son travail vers huit heures du soir ; on soupait en famille, et chacun allait se mettre au lit pour se lever de bon matin, le lendemain ; mais la veille Vincent était sorti avec ses habits des jours de fête, en prenant soin d’annoncer qu’il rentrerait peut-être tard.

Les deux enfants l’avaient attendu, malgré sa défense, et leur veillée s’était prolongée jusqu’à minuit, sans autre tristesse que l’inquiétude causée par l’absence de leur père : car Irène et Reynier ne s’ennuyaient jamais ensemble.

Irène avait dix ans. Elle apprenait l’état de brodeuse. Reynier venait d’atteindre sa seizième année. Il étudiait la sculpture sur bois chez un maître et la peinture tout seul.

En outre, il faisait tout à la maison, depuis le mé-