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De ce dernier, on était toujours sans nouvelles.

Irène et Reynier s’aimaient. L’amour de Reynier était ardent et profond ; dans la tendresse de la jeune fille, il y avait comme une restriction.

Souvent, elle était triste.

Ce soir-là, ils avaient fixé le jour de leurs noces, et Reynier, passionnément heureux, remerciait sa fiancée, lorsque le concierge monta une lettre qui portait un timbre étranger.

Deux lettres, devrais-je dire, car sous la première il y en avait une plus petite, avec le timbre de Paris, et que la jeune fille dissimula après avoir jeté un coup d’œil sur l’adresse.

Irène était toute pâle en déchirant la première enveloppe.

La lettre ne contenait que ces mots, tracés par une main inconnue :

« Vincent Carpentier est mort. Sa tombe est à Stolberg-les-Mines, entre Liège et Aix-la-Chapelle, territoire neutre. Demander le mineur numéro 103. »

Irène tendit le papier à Reynier.

Elle pleurait, mais à travers ses larmes elle glissa un coup d’œil sur la seconde lettre, qui disait :

« Le comte J. demande une entrevue à Mlle Irène Carpentier, pour lui parler de sa sœur Marie-de-Grâce. »