Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gramme qui devait être, selon lui, la porte de la cachette.

— C’est beaucoup trop haut et beaucoup trop large, dit le colonel. Je serai l’architecte, puisque tu n’as aucune idée de la chose. Nous avons des niches très-bien entendues, dans l’Italie du Sud ; mais ce que j’ai vu de mieux, c’est la boîte de granit où les moines de l’abbaye d’Orval, là-bas, de l’autre côté de Sedan, abritaient le célèbre trésor de leur communauté. Qu’on veuille sauvegarder des calices d’or chargés de pierreries, un homme condamné à mort ou une reine dans l’embarras, c’est toujours la même chose, pas vrai ? Ceux pour qui il y va de la vie peuvent bien se baisser un peu pour entrer. Efface cela. Ta baie ne doit avoir que la surface d’une pierre de taille, car elle sera fermée par une pierre de taille : un mètre de haut sur deux pieds de large.

À l’aide de la règle, Vincent rectifia son premier projet, en ayant soin de suivre les rainures de deux pierres superposées. Le colonel approuva, cette fois.

— Pas mal, fit-il. Je suppose qu’on vienne sonder avec des crosses de fusil ou des maillets, il faut que la porte sonne franc comme le reste de la muraille.

Vincent choisit un ciseau et un marteau. Au moment où il allait donner le premier coup, une pen-