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songé à détacher, le nouveau venu se laissa glisser dans le jardin, et gagna la petite porte, dont il tâta la serrure, avec sa main d’abord, puis avec un instrument de fer.

Pendant cela, le cortège, après avoir traversé successivement toutes les chambres du rez-de-chaussée, s’arrêtait dans la dernière pièce : celle qui, dans le plan de Vincent Carpentier était marquée d’un point rouge.

C’était une très grande chambre, entièrement boisée de chêne. Les moulures des panneaux se relevaient çà et là par quelques dorures qui avaient passé et ne luisaient plus.

Le meuble était antique. La belle et riche tapisserie qui recouvrait les sièges avait perdu toutes ses couleurs.

Il n’y avait que deux portraits pendus aux lambris.

Ils se faisaient face.

L’un représentait le colonel Bozzo Corona, l’autre l’aîné de ses petits-fils, le marquis Coriolan, qu’il pleurait depuis des années.

Ces deux portraits sautèrent aux yeux de Vincent, qui les reconnut quoiqu’il ne les eût jamais vus.

C’étaient les deux figures du tableau de la galerie Biffi.