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Était-ce un malfaiteur ordinaire ? un rôdeur guettant sa proie au hasard ?

Était-ce un rival ? un chasseur courant sur la propre piste de Vincent et plus avancé que Vincent lui-même ?

Une fois sur le trottoir, l’ombre se glissa le long du mur, dessina en passant sous un réverbère la silhouette d’un jeune homme marchant à grands pas, — puis se perdit dans la nuit.

Vincent resta stupéfait, plus suffoqué que Robinson Crusoé, reculant à la vue d’un pied imprimé sur le sable.

Cet homme, cet inconnu, quel qu’il fût, était pour lui un ennemi mortel.

Vers cinq heures du matin seulement, la lumière se montra de nouveau à l’extrémité nord de la façade.

Elle traversa une seconde fois tout le rez-de-chaussée de l’hôtel, s’en allant par où elle était venue.

Vincent Carpentier ne dormit pas ce jour-là. Il resta la matinée entière courbé sur son plan, et suivant la route de la lueur, il se disait, parlant du rôdeur nocturne :

— De l’endroit où il était, sur le mur, il devait mieux voir que moi.

Je voudrais trouver un autre mot que jalousie