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et déjà supérieur, à l’état de promesse, la procession des visiteurs commença. Tous les clients de l’architecte à la mode y passèrent.

Celui-ci ne cacha à personne qu’une affection mutuelle, née dès l’enfance, au temps où il portait lui-même la veste de maçon, unissait Reynier à Irène, et qu’il caressait le projet de les marier dès que la jeune fille aurait achevé son éducation.

Le bon colonel était venu, malgré son grand âge. Il passait pour connaisseur, et avait pincé paternellement la joue de Reynier en lui promettant le succès.

La belle comtesse Marguerite de Clare avait fait mieux encore : c’était elle qui avait commandé pour sa galerie le Javelot de Diomède.

Nous savons que le colonel Bozzo était la tête d’une œuvre puissante qui avait la bienfaisance pour objet.

On donnait grande attention à ses moindres actes, et chacun remarqua l’insistance avec laquelle son regard se fixait sur Reynier.

On eût dit qu’il cherchait et retrouvait dans ses traits les lignes d’un autre visage, et Francesca Corona parut frappée du même souvenir.

Mais ce n’était plus alors la jeune fille joyeuse que nous avons connue jadis, éparpillant sa pensée en paroles avec l’étourderie de ses seize ans.