Seulement, le vent du matin avait eu pitié et ses bandeaux révoltés s’entrouvraient, agitant autour de ses tempes un flot de boucles blondes aux reflets doucement perlés.
La mère Marie-de-Grâce avait relevé son voile en s’asseyant sur le banc. Ses grands yeux noirs couvraient la fillette d’un regard grave et doux.
— Quand vous allez être partie pour les vacances, dit-elle en italien, vous ne vous souviendrez plus de moi.
Irène répondit également en italien :
— Je ne vous oublierai jamais.
C’était une leçon, car la mère Marie-de-Grâce fit une observation sur l’accent du mot Jamais, et Irène répéta le mot en rectifiant l’intonation.
Mais c’était aussi autre chose qu’une leçon. Irène reprit en effet :
— J’aime mon père de tout mon cœur, mais si vous saviez comme je le vois peu pendant les vacances ! Il a des affaires qui ne lui laissent pas un moment de repos.
— Vous m’avez dit une fois, murmura la mère, que votre bon père était souvent distrait, et comme absorbé par une pensée tyrannique.
— Il est vrai. J’ignore la pensée qui l’obsède.
La mère poussa un soupir.
d’accent est ici sur la pénultième, dit-elle, reprenant son rôle de professeur. Hélas ! chacun de