— C’est d’ici qu’il faut regarder, dit-il en choisissant son jour. Le trouvez-vous plus ressemblant que la dernière fois ?
— Oui, répondit Pernola sans hésiter. La ressemblance a gagné.
En parlant ainsi, il faisait mine d’examiner ce néant avec attention et en connaisseur.
M. de Sampierre parut content.
Mais son front se rembrunit presque aussitôt après et il poussa un profond soupir, en murmurant :
— J’ai tant souffert de mon isolement dans la vie ! C’était peut-être lui qui m’aurait aimé !
— Peut-être, fit Pernola comme un écho.
M. de Sampierre le regarda, et dans ses yeux mornes une flamme s’alluma.
— Est-ce de lui que vous allez me parler ! demanda-t-il.
— C’est de lui, répondit Pernola.
Mais au lieu de poursuivre, il traversa toute la largeur de la chambre et posa une chaise au-dessous du quatrième portrait : celui qui se cachait derrière un crêpe.
— Que faites-vous, Giambattista ! balbutia le marquis d’une voix altérée.
Pernola ne répondit pas. La soie noire qui voilait le portrait, tirée brusquement, glissa sur sa tringle.
M. de Sampierre se couvrit le visage de ses mains et courba la tête en poussant un gémissement.