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— C’est de vous taire, répondit pour la troisième fois le concierge en chef.

La berline entrait dans l’éclaircie. Elle s’arrêta.

Le comte Pernola vint se mettre à la portière de droite, c’est-à-dire du côté du pavillon. Zonza qui était à la portière de gauche fit le tour de la berline et ainsi les trois hommes du deuil se trouvèrent réunis.

Le comte Pernola se découvrit. Lorenzin et Zonza l’imitèrent. Un valet de pied, caché par le corps de la berline, vint ouvrir la portière et rabattit le marchepied avec bruit.

Giambattista Pernola s’avança alors, courbé en deux, et prit une main pâle et tremblante qui sortait de la berline.

Tout le monde put le voir baiser cette main avec un respect pieux.

Puis descendit un homme de haute taille, drapé dans un manteau sombre qui laissait voir seulement son visage éclatant comme un marbre et coiffé d’une chevelure plus blanche que la neige.

Il s’appuya sur l’épaule de Pernola qui prit aussitôt le chemin du pavillon, suivi par Zonza, Lorenzin et le valet de pied.

La berline se remit en marche vers les écuries.

— Est-ce assez drôle ! demanda Szegelyi.

Une gerbe de questions l’enveloppa aussitôt.

— Allons prendre le café, maintenant, dit-il, je vais vous narrer quelque chose d’encore plus étonnant.