— Ça été ma première idée, répondit Szegelyi, d’autant que depuis un quart d’heure, Lorenzin et Zonza, en grande livrée toute neuve, étaient venus se planter des deux côtés de la porte cochère, en dedans, muets comme des pierres… Mais, regardez voir ! On est bien ici pour le coup d’œil.
Ils atteignaient l’extrémité d’une sombre avenue, formée par quatre rangs de marronniers séculaires et qui allaient en droite ligne de la façade principale à la grille de la rue de Babylone.
À moitié route, se trouvait le Pavillon-Roland (on l’appelait parfois ainsi), caché dans les massifs, mais dont une éclaircie indiquait la place.
Les gens de la marquise se dissimulèrent derrière les gros troncs. Ils pouvaient voir toute la longueur de l’allée où la berline de famille marchait d’un pas de catafalque, entre la grille et l’éclaircie qui désignait l’entrée du pavillon.
Au devant des chevaux allait M. le comte Giambattista Pernola, en habit noir et cravate blanche. Aux deux portières se tenaient Zonza et Lorenzin avec leurs grandes livrées. Cela représentait si exactement le maître des cérémonies des pompes funèbres et les deux acolytes du deuil qu’on cherchait involontairement les panaches à la tête des chevaux et les plumails aux quatre coins du char de première classe.
À l’unanimité, les gens de l’office regardaient, les yeux tout ronds et la bouche-béante.
— Et le fou est là-dedans ? demanda Mlle Coralie.