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vieillard et le jeune homme : M. de Sampierre et Mylord qui se rendaient au tribunal de famille.

Ils ne rencontrèrent personne dans l’escalier, personne non plus dans les corridors. Toute la partie de l’hôtel réservée à l’habitation de la marquise était déserte.

Depuis qu’on avait quitté le jardin pour passer le seuil de la maison, M. de Sampierre, qui connaissait les êtres, marchait le premier. Il gardait, en apparence, cette froideur hautaine qui déguisait si étrangement sa faiblesse, mais, par le fait, il y avait tempête dans son pauvre cerveau.

Il ne savait plus bien ce qu’il allait faire.

Deux figures restaient devant ses yeux : Tréglave et Giambattista. Des autres morts il établissait laborieusement le compte, et il pensait :

— Mon fils me hait ; Mon fils me reprendra son sang. Il sait tuer. J’ai peur de lui, et c’est à cela que je le reconnais…

Il eut comme un soulagement à la vue de deux valets, placés en manière de sentinelles devant une grande porte qui marquait le milieu du corridor principal du premier étage ; la porte de son ancien appartement à lui, Giammaria.

Les deux valets se trouvaient être les Italiens Lorenzin et Zonza. Ils avaient été placés là, nous pouvons bien le deviner, par le comte Pernola qui voulait avoir des nouvelles promptes et certaines du conseil auquel on ne l’avait point convoqué.

M. de Sampierre s’arrêta et dit :